La vitiforesterie en Champagne

vitiforesterie en Champagne, fleurs jaunes au milieu des vignes

La vitiforesterie, c’est le fait de planter d’autres arbres ou plantes au milieu des parcelles de vigne. Cette pratique de plus en plus répandue en Champagne apporte de nombreux bienfaits pour l’environnement !

vitiforesterie en Champagne, fleurs rouges au milieu des vignes

À une époque, il n’était pas rare de voir des fleurs au milieu des vignes, notamment les roses qui permettent d’anticiper le risque de mildiou sur les vignes. Puis avec l’utilisation de traitements chimiques pour lutter contre les maladies et parasites, elles ont progressivement disparu du paysage.

Relancée à petite échelle par des vignerons champenois dès 2018, c’est surtout grâce à la maison Ruinart que la vitiforesterie est revenue à la mode. En 2021, ils ont planté des milliers d’arbustes et haies sur 40 hectares de parcelles expérimentales à Taissy. À Avize, les maisons de champagne Mumm et Perrier-Jouët expérimentent l’implantation de couverts végétaux dans leurs parcelles.

Le but ? Améliorer l’impact de la viticulture sur l’environnement

La Champagne vise la neutralité carbone d’ici 2050 : la vitiforesterie contribue à atteindre cet objectif en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en retenant le carbone dans le sol.

Les arbres aident à lutter contre les effets du dérèglement climatique dans les vignobles : ils peuvent aider à faire baisser la température d’1°C en été ou gagner 1°C en hiver, permettant de limiter les conséquences négatives des conditions climatiques extrêmes (canicule ou gel) et ainsi de maintenir la qualité du raisin. Ils peuvent aussi protéger les vignes du vent.

La vitiforesterie permet même de revitaliser les sols en apportant de la matière organique, en favorisant la biodiversité et en régulant l’équilibre hydrique, garantissant ainsi une meilleure fertilité.

L’un des autres bénéfices principaux est la création d’habitats pour une grande variété d’espèces, y compris certaines en danger d’extinction. La vitiforesterie stimule le développement d’une biodiversité favorable à la vigne (coccinelles, oiseaux, chauve-souris, rapaces…) avec notamment des espèces utiles pour repousser les parasites, ce qui contribue donc à réduire les besoins en pesticides.

Un procédé qui nécessite une attention particulière de la part des viticulteurs

Malheureusement, cette pratique comporte tout de même quelques contraintes. Par exemple, l’ombre créée par la végétation peut risquer d’impacter les rendements. Les viticulteurs doivent également surveiller la concurrence entre les arbres et les vignes pour l’eau.

Il faut donc bien choisir les espèces d’arbres implantées au milieu des vignobles. Les essences locales, qui poussent déjà naturellement dans le secteur, sont privilégiées car elles sont adaptées à la faune locale. Bien évidemment, il faut aussi que les arbres soient compatibles avec la vigne, sans risque d’apporter des maladies.

Des arbres fruitiers (poirier, pommier, pêcher, prunier), le charme, le cornouiller, le fusain, le viorne, le saule marsault, le sorbier, le hêtre, le tilleul, l’aubépine, l’érable champêtre…

La vitiforesterie en Champagne évolue grâce aux viticulteurs et maisons de champagne qui partagent leurs résultats avec le Comité Champagne. On peut déjà voir de plus en plus de fleurs entre les rangs de vignes, d’arbres autour des parcelles… Cette démarche devrait s’étendre encore plus dans les prochaines années alors que la Champagne continue ses efforts environnementaux.